Un mariage tout en bleu.

« Je suis pas douée pour ça mais... Je promet de t'aimer jusqu'à ma mort, et bien au delà... De faire en sorte que tu sois heureux... Par tous les moyens possible. Parce que tu es à moi, et je suis à toi, et que nous formons un seul et même ensemble. »

Le temps est passé plus vite qu'elle ne l'avait imaginé. Voilà qu'elle se retrouvait devant un prêtre Mog, à énoncer ses vœux face au bleuet. La chapelle était vide, il n'y avait qu'eux, et le prêtre. Déjà assez mal à l'aise de se retrouver en robe, Sinzha l'était encore plus de dévoiler la nature profonde de ses sentiments face à un inconnu, mog soit-il. Non, jamais elle n'aurait pensé se retrouver pour la première fois de sa vie, la bague au doigt. Mais c'était sans penser aux vœux de son cher et tendre... Qui réussit majestueusement à lui faire prendre des couleurs aux joues qu'elle ne prend... Jamais.

« Si l'amour était le vent, je serai la brise qui te caresse les cheveux, l'air qui entretient ta vie. Si l'amour était de l'eau, je serai la goutte qui ruisselle sur ton corps, dessinant une œuvre d'art à même ta peau. Si l'amour était de feu, je serai la flamme qui tendrement te garderait au chaud. Si l'amour était la terre, je serai un sol fertile riche d'or et de diamants.
Mais je ne suis pas le vent, non je ne suis pas non plus le feu. Mais je suis fait de terre et d'eau, et pour moi l'amour c'est... Voir au travers de tes yeux. Toucher au travers de tes doigts. Goûter par l'orifice de ta bouche. Sentir au travers de ta peau. Vibre au rythme de ton cœur.
T'aimer à en mourir au rythme de nos vies. Avoir un enfant de toi et voir éclore le fruit de notre amour. Charmé par la tendresse, transi par le regard, séduis par cette nuit qui marquera à jamais nos vies. Telle une goutte d'eau au contact du feu, transportée par le vent, ruisselant sur ton corps, tombant sur la terre, affinant l'or et le diamant. »

Voilà. Ce qu'elle entendit ce jour-là. Tous ces mots s'échappant des lèvres du bleuet, qu'elle aura fixé tout du long, sans savoir quoi rajouter mise à part un « Je t'aime » timide et bien peu riche, par rapport à toute cette déclaration. Ça ne l'étonnait pas vraiment, il savait être bien plus romantique qu'elle, il savait avoir les mots là où elle, avait les actes. Et intérieurement, Sinzha se félicitait de n'avoir invité personne... Car elle se serait sentie des plus mal à l'aise à cause de la rougeur à ses joues, et de ses pauvres et misérables mots qu'elle avait été capable de dire.

Il la surpassait. Oui, elle le reconnaissait. Il avait le bien souvent, les bonnes paroles. Celles qui parvenaient à la raisonner. Il était un peu sa voix de la raison. Il était devenu son point d'ancrage à la réalité. Celui qui arrivait à faire taire les autres dans sa tête. Elle aurait aimé lui dire tout ça, elle aurait du, même. Mais ça n'avait pas réussit à sortir. Elle n'avait pas le même caractère que lui, mais peu importe. Il savait déjà tout ça. Elle ne le cachait pas.

C'est ainsi qu'elle se retrouva à loucher un peu sur la bague passée à son doigt. Clignant des yeux plusieurs fois, ne pouvant empêcher un sourire de germer sur son visage. Oui, Sinzha était, en ce jour, heureuse. Et rien ne pourrait lui enlever ce sourire. Même si, une fois encore, elle ne pouvait s'empêcher de penser à ses mots... « Avoir un enfant de toi... » Oui. C'était la suite logique. Ça ne lui faisait pas peur. Elle aimait les enfants. Mais c'était juste impossible à l'heure actuelle.

Sa nature faisait qu'elle était encore trop instable. Il fallait, qu'elle s'en débarrasse. Qu'elle mette un terme à tous ceux qui venaient lui murmurer des choses. A ceux qui arrivaient parfois à prendre le contrôle. Mais que resterait-il d'elle, alors ? Survivrait-elle à ces changements radicaux ? Le problème n'était pas à prendre à la légère. Mais ce n'était pas le bon jour pour s'y pencher dessus.

Posant son regard sur le Mog, Sinzha revint en quelques micros secondes à l'instant présent. Embrasser son mari. Officialiser devant les Douze leur union. Et s'empresser de rentrer. Facile à dire, moins à faire, surtout dans cette robe. La miqo'te ne put s'empêcher de rire, à l’extérieur, quand le bleuet la prit dans ses bras façon « princesse ». C'était si rare, qu'elle y ressemble vraiment !

Ainsi, pour la première fois, Eldwim'ir dirigeait Audi, le chocobo blanc et grand de Sinzha. Cette dernière se retrouvant à l'arrière, amusée et troublée par tant de changements en si peu de temps. Une nouvelle vie commençait, une vie où le sens du mot « famille » prendrait certainement une autre tournure, une autre importance.

Oui, il fallait absolument régler ce problème, sinon... Elle n'était pas prête d’exaucer ce vœux.